À quand un changement pour les personnes à la rue ?

Obdachloser Mann schläfft im Winter auf einer Sitzbank

Branle-bas de combat ! Que ce soit sur le plan médiatique ou politique, depuis quelques jours, et surtout à la suite d’une vague de froid arrivée en France, nous nous apercevons qu’il y a des femmes enceintes, des enfants et des centaines de personnes non prises en charge par le 115 et non mises à l’abri, et qui non pas d’autre choix que de dormir à la rue.

 

Quelle hypocrisie, quelle tristesse, à notre époque ! Pendant ce temps, depuis 2001, le nombre de personnes à la rue a triplé. 

Le plus incroyable, c’est que ce n’est pas un problème de moyens financiers, mais un problème de bon sens. 

Ce qui peut paraître incroyable, c’est que la France dépense plus en laissant souffrir et en faisant mourir des personnes à la rue qu’en leur tendant la main.

Des solutions existent pour les personnes à la rue et, contrairement à ce que nous pouvons penser, elles coûteraient moins cher à la société que les millions d’euros dépensés, comme cela est réalisé chaque année pour notamment entretenir la misère. Avez-vous une idée de ce que coûtent les nuits d’hébergement en période hivernale chaque jour à l’État ?

Nous parlons d’un million d’euros par jour.

Nous pouvons prendre nos calculatrices : si aujourd’hui nous tentions de sortir les personnes qui le souhaitent de la rue, la France réaliserait des économies.

Le risque de développer une maladie mentale est multiplié par dix quand on vit dans la rue. Et pourtant, on ne change rien. 

Ayons du bon sens : une personne à la rue a un impact financier important sur la société. Elle se rend aux urgences, au centre médico-psychologique, en prison ou encore dans des structures d’hébergement temporaire, et elle mobilise des services publics (pompiers, policiers, SAMU social…). La rue est une prison et un combat quotidien inhumain, et, après quelques années passées à la rue, il est impossible de s’en sortir sans séquelles. 

Dans un premier temps, il faut créer des agences nationales afin de trouver des solutions immédiates pour une personne à la rue, et, plus en amont, lui éviter la rue. Il est indispensable de permettre aux personnes de rebondir sans obligatoirement passer par un assistanat, mais plus par un soutien et un suivi en collaboration avec des entreprises, et pourquoi pas des familles d’accueil qui se chargeraient de ces personnes le temps qu’elles puissent rebondir.

Le système de l’aide aux personnes SDF doit être totalement revu et corrigé en France, la première des mesures étant la mise en place de moyens en amont afin d’éviter qu’une personne se trouve confrontée à la rue sans avoir l’espoir d’un retour à une vie normale.

Tant que le problème ne sera pas réglé à la source, il perdurera dans le temps.

 

Thierry VELU

Président de Urgence SDF

Communiqué commun avec le GSCF et le FDD du GSCF

Urgence SDF, malgré de faibles moyens financiers, fera tout pour être écoutée et entendue.